Théorie, stage, suppléance et vraie vie


J’ai hâte d’avoir mon premier contrat, ma première classe, et ce, pour plusieurs raisons. Une de ces raisons est de pouvoir enseigner « pour de vrai ». Certes, durant le baccalauréat l’on nous apprend à planifier, monter, documenter et piloter des situations d’apprentissage. On nous parle aussi sommairement des différentes approches d’enseignement, mais tout ceci reste théorique et dans le cadre contrôlé qu’est l’université. Bien sûr, il y a les stages où l’on touche presque à la réalité d’être titulaire sans, toutefois, y parvenir. Les journées de prise en charge nous donnent bel et bien un avant-gout de notre futur quotidien, mais notre planification et notre pilotage de SAE restent encore théorique puisque bien souvent dicté par notre enseignant associé ou notre désir (louable) de réussir notre stage et de faire « ce qui est demandé ». Il reste la suppléance où tout cet aspect théorique des cours universitaires ou des stages n’est plus présent. Bien souvent, l’on nous laisse une planification pour la journée : du cahier ou des feuilles souvent en quantité insuffisante pour meubler toute la journée. C’est alors que l’on doit lâcher la théorie et plonger, tête première, dans la vraie vie !

 

Jamais une suppléance ponctuelle ne me permettra de faire un gros projet avec les élèves (la gestion de classe à elle seule occupe beaucoup de temps), mais je peux certainement y expérimenter certaines activités d’apprentissage préparées dans le cadre d’un cours universitaire ou pensées en fonction d’un des merveilleux albums de littérature jeunesse qui meublent mes bibliothèques. Il y a quelque temps, j’ai relu attentivement plusieurs de mes albums. Pour chacun, j’ai identifié les cycles pour lesquels ils seraient idéals de même que les activités que je pourrais faire en suppléance avec chaque album. En suppléance, je tente toujours de prévoir des activités qui demandent peu de matériel (simplement une feuille blanche ou quelques feuilles lignées) et aux instructions simples et qui sont accessibles au plus d’élèves que possible ou facilement différenciables. Je sais bien que ces activités traitent souvent d’apprentissages plus périphériques ou de compétences transversales : je ne veux pas empiéter sur le travail de l’enseignant, ce n’est pas ce que l’on attend d’une suppléante. Je me verrais mal commencer à enseigner les fractions sans qu’on me le demande !

 

 

 

J’ai monté un fichier Excel où, pour chaque album, j’ai noté le cycle, le thème et quelques notes. Je peux donc trier ce fichier par cycle et m’y référer avant une suppléance et choisir un album adapté à ma classe de suppléance. J’ai aussi pris le temps d’écrire sur des notes autocollantes l’essentiel pour chaque activité associée à un album. Je n’ai donc besoin de rien d’autre que mon album pour piloter mon activité.

 

 

 

Ce que je préfère de la suppléance, c’est de pouvoir piloter une même activité plusieurs fois en relativement peu de temps. Il y a là une opportunité rare de pouvoir bonifier/modifier une situation d’apprentissage et de tester l’efficacité des changements apportés, et ce, rapidement. Comme titulaire, toutes améliorations ou modifications apportées à une situation d’apprentissage ne seront validées que la prochaine fois que cette situation d’apprentissage sera pilotée. Quand ? L’année prochaine ? La suivante ?

 

Je vois un peu la suppléance comme un laboratoire, une opportunité de mettre à l’épreuve ma capacité réflexive et la pertinence de ce qui émerge de cette démarche réflexive. C’est vraiment grâce à la suppléance que j’ai pris confiance en moi comme future enseignante. C’est un peu comme apprendre la plongée sous-marine. On commence en piscine, en milieu contrôlé comme à l’université et durant les stages. Ensuite vient le temps d’aller en mer pour quelques cours toujours en milieu contrôlé proche du bateau où l’on teste « pour vrai » la théorie vue en piscine, c’est la suppléance. Viennent finalement l’enseignement, la liberté, la responsabilité totale quant à la planification et le pilotage des situations et activités d’apprentissage. C’est comme lorsque les cours de plongée sont terminés et qu’on plonge seule en mer. J’ai vraiment hâte moi aussi de prendre le large !

 

 

 

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Fichier littérature jeunesse
Voici un aperçu de mon fichier de classement qui regroupe certains de mes albums préférés.
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