Un acronyme de plus!


7h50. Le téléphone sonne. La répartitrice me demande si je peux me déplacer pour une suppléance de deux jours. La cloche sonne dans 10 minutes et j’habite à 30 minutes de l’école. La répartitrice me rassure, ils me prendront quand j’arriverai. Elle m’indique aussi qu’il s’agit d’une classe DGA. Quoi ? Encore un nouvel acronyme ? Elle ne fait que remplacer une collègue et ne peut m’éclairer. Pas le temps de regarder sur Google. Je saute dans ma voiture. À bout de souffle, j’arrive à l’école et la secrétaire m’accueille et m’éclaire… DGA = difficultés graves d’apprentissage. C’est une classe de 11 élèves seulement. J’avoue ne pas savoir si je dois me réjouir d’avoir si peu d’élèves ou m’en méfier. La première option est la bonne. J’ai passé deux merveilleuses journées dans cette classe.

 

J’avais peu d’informations sur les élèves et leurs défis respectifs, ce que j’ai apprécié. À moins que ce ne soit réellement utile pour ma suppléance, j’aime bien me faire ma propre idée des élèves devant moi, leur laisser la chance de se faire connaître sous un nouveau jour si ça leur dit ! De cette façon, j’arrive souvent à gérer plus facilement les éléments habituellement perturbateurs de la classe. Ce que j’ai pu observer durant ces deux jours est toute la puissance de la différenciation. Chaque élève avait ses documents adaptés. Je peux imaginer le travail colossal de planification et d’adaptation en amont, mais le jeu en vaut la chandelle puisque tous les élèves travaillaient et progressaient ensemble, mais à leur rythme, dans leur zone proximale de développement respective. J’ai réalisé que la différentiation était aussi un outil de gestion de classe. Lorsque tous les élèves sont occupés et en travail selon leurs besoins, la gestion de classe est minimale.

 

Je me trouvais dans une classe en adaptation scolaire certes, mais, comme les classes ordinaires sont tout sauf homogènes, j’aurai aussi à mettre en place des mesures de différenciation multiples pour mes élèves. J’ai réalisé que la différenciation sera au centre de ma pratique. J’ai aussi eu l’impression qu’en formation initiale, on nous parle de différenciation, mais je ne me sens pas outillée pour mettre en place des mesures innovantes et probantes autres que le classique temps supplémentaire pour accomplir une tâche… Il y a bien eu un travail de session ( voir le billet Différencier?) où nous devions revoir une SAE en fonction du plan d'intervention d'un élève réel. Ce fut intéressant, mais théorique puisque nous n'avons pu tester notre SAE en classe. C’est un défi que je me pose pour mon dernier stage, tenter de faire de la différenciation une priorité dans ma planification et mon enseignement. Je pense que c’est l’expérience qui me rendra plus confiante et plus en mesure de faire de la différenciation pédagogique. La formation continue et le fait de me tenir au courant des dernières recherches en éducation seront aussi des moyens efficaces pour moi de mieux connaître les toutes dernières méthodes ou données probantes me permettant d’offrir aux élèves un enseignement différencié de qualité.

 

Outre toute cette réflexion sur la différenciation pédagogique, ces journées de suppléance m’ont permis, encore une fois, de réaliser combien enseigner est un travail relationnel et que les élèves , ayant ou non des difficultés, méritent tout notre respect, notre amour et le meilleur de nous-mêmes ! C’est un beau défi, mais ô combien gratifiant !

 

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Fiche de référence à un point de service - Classes DGA
Voici la fiche de référence à un point de service pour la CSDM que j’ai consultée pour comprendre ce qu’est une classe DGA.
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